Ce soir je profite d'un moment de flemme pour vous parler du film que je suis allée voir hier soir au cinéma... Interstellar donc, un film de science fiction qui parle d'un futur assez proche dans lequel les gens de ma génération sont grands-parents... plantons le décors: les gens meurent de faim car les cultures meurent les unes après les autres, seul le maïs a survécu. Il a fallu réformer le monde, de telle sorte qu'il n'y a plus d'armée car l'argent va dans la culture, et l'éducation voit ses programmes modifiés: on apprend aux enfants que l'Homme n'a jamais marché sur la lune, que tout était une mascarade. Les emplois d'avenir? Cultivateur. On n'a plus besoin d'ingénieur.
Bref, un monde à la dérive qui se laisse glisser vers sa fin doucement.
Un homme, ancien de la NASA devenu cultivateur après un crash, est envoyé dans une galaxie lointaine via un trou de vers pour sauver l'humanité de l'extinction en trouvant une planète d'accueil... et évidemment il va lui arriver des trucs bien tordus.
Voilà pour le décors et le début de film. Je n'en dirais pas plus pour ceux qui veulent aller le voir.
Maintenant, ce que j'en ai pensé.
Tout d'abord, il faut pas être cardiaque. J'ai passé le film entier, soit presque trois heures, en position foetale, les genoux repliés contre la poitrine. L'atmosphère est extrêmement stressante, et ce pratiquement du début à la fin. D'ailleurs, plus on avance dans le film, plus c'est stressant. Par moment je me faisait peur en prenant mon pouls.
Les images étaient très belles, et pour une fille comme moi qui est à la fois claustrophobe sur les bords et qui a peur quand elle regarde les étoiles trop longtemps parce qu'elle a l'impression de tomber dans l'infini... bref, j'ai eut bien le vertige, et les mains qui transpiraient par moment. ^^;
D'un autre côté, c'est bon signe sur la qualité des images du film: si j'ai eut cette réaction, c'est parce que c'est plutôt bien fichu non? Je suppose qu'ils ont du passé tout le tournage sur un fond vert mais bon...
Côté bande son, ils ont bien respecté quelque chose que beaucoup de films dans l'espace ont du mal à accepter: dans l'espace IL N'Y A PAS DE PROPAGATION DU BRUIT. Bah oui, parce qu'on est dans le vide. Du coup, il peuplaient avec de la musique qui évoquait en fait ce qui se passait dans la tête des gens: puisqu'ils n'y a pas de bruit, ils ont toute latitude pour entendre leurs peurs et leurs pensées, et c'est ce que la musique évoque. On est bien dans leur tête. Après, je n'ai pas trouvé la bande son extraordinaire - contrairement à l'une des mes amies très amatrice de cinéma - mais je l'ai trouvé bien trouvée.
J'ai aussi trouvé que le tableau qu'ils peignent du futur est tout à fait probable et du coup, très alarmant. Ca file vraiment froid dans le dos.
En fait ce que j'ai aimé dans ce film, c'est que même si c'est de la science fiction, c'est plus que cohérent et très probable pour une grande partie du film, ça repose sur des bases assez logiques. De plus, ça parle de science mais on ne nous soule pas avec des théories tordues de physique quantique auxquelles on ne comprend rien (enfin, ça reste assez simple, et ça n'empêche pas de comprendre le film au pire). Et, pour des profanes en physique, qui n'ont que les bases du lycée, je dirais que rien n'est choquant, il n'y a pas d'incohérence flagrante, et ça c'est appréciable pour une fois. Il y a juste vers la fin, alors que toute l'intrigue du film est résolue dans un putain de trou noir, que là ça part un peu en sucette et on se dit "mais WTF?" c'était pourtant cohérent jusque là... En fait, c'est comme si tout le long du film, le scénariste avait voulu que ce soit réaliste, et puis que, finalement, il avait pété un calme et hurlé "FUCK LA PHYSIQUE et FUCK LA BIOLOGIE!". Parce que, non, à 0°K, soit le 0 absolu, soit la température du vide de l'espace, soit -273°C, aucun être humain ne peut survivre. Et le mec, il claque des dents. Mais bon, ça reste encore acceptable, après tout, c'est de la SF. Et puis il a une super giga combinaison de la mort qui tue.
Ce que j'ai moins aimé, c'est le sentimentalisme gnangnan dans lequel on tombe parfois... d'un autre côté, c'est seulement chez les gens qui ont été envoyés dans la mission dans une galaxie paumée à des années lumière de leur planète, donc on peut comprendre que parfois ils pètent un peu les plombs et se mettent à croire que l'amour est une force cosmique.
D'ailleurs, en parlant de forces cosmiques, le film aurait pu s'appeler Gravity - mais s'était déjà pris. Vous comprendrez vite pourquoi je dis ça.
Bref, je le conseille vivement aux amateurs du genre et à ce qui n'ont pas peur des émotions fortes - j'ai fait des rêves chelous toute la nuit après ce film, et j'y pensais encore le lendemain matin. La seule difficulté est de rester alerte pendant trois heures, sans faire une crise cardiaque ni trop se prendre la tête à faire des calculs de probabilité...
Bonne soirée!