Misspa

Mon tiroir à bazarre

Lundi 13 janvier 2014 à 11:54

Bonjour !

 

Je vous avais promis un post sur les tests cosmétiques sur les animaux... Comme, après quelques recherches, il risque d'être long, je vais le faire en plusieurs parties et donc plusieurs posts pour que ce soit plus digeste. Voici le plan (je me sens de retour au lycée avec les dissertations... mais je ne vais essayer de ne pas faire quelque chose de trop scolaire, hein !):

 

  1. Les Lois de l'U.E., et leur application (ou pas).

  2. Les labels

  3. Les marques.

 

Avant de commencer je souhaite préciser que je n'ai aucune formation journalistique, que je ne suis qu'une pauvre étudiante en PACES (Première Année Commune d'Etudes de Santé) qui profite de ses vacances pour aborder un sujet qui lui tient à cœur, et que j'ai fait ces quelques recherches autant pour en parler à d'autres que pour me renseigner moi même... Donc ce n'est pas du grand journalisme ni un « spécial investigation », juste une petite recherche personnelle... Je suis toujours ouverte à toute information supplémentaire, et si j'ai fait des erreurs quelque part, je serais absolument ravie que l'on me reprenne !

 

http://misspa.cowblog.fr/images/testssurlesanimaux.jpg

Alors... Tout d'abord, il faut savoir qu'il y a des lois qui existent au sein de l'Union Européenne concernant les tests sur les animaux. Je suis allée voir sur le site de la Commission Européenne, et voici ce qu'ils en disent (j'ai mis en gras et souligné un passage intéressant) :

« La directive « cosmétique » prévoit un cadre réglementaire dans le but d'éliminer progressivement l'expérimentation animale. Elle établit une interdiction d'expérimentation sur les animaux des produits cosmétiques finis et des ingrédients cosmétiques (interdiction d'expérimentation), et une interdiction de mise sur le marché de la Communauté européenne, des produits et des ingrédients cosmétiques inclus dans les produits cosmétiques qui ont été expérimentés sur des animaux (interdiction de commercialisation).

L'interdiction d'expérimentation sur les animaux des produits cosmétiques finis s'applique depuis le 11 septembre 2004, alors que l'interdiction d'expérimentation des ingrédients ou de combinaison est en vigueur depuis le 11 mars 2009.

L'interdiction de commercialisation s'applique depuis le 11 mars 2009 pour tous les effets sur la santé humaine à l'exception de la toxicité des doses répétées, la toxicité pour la reproduction et la toxicocinétique. Pour ces effets spécifiques sur la santé, l'interdiction d'expérimentation est en vigueur depuis le 11 mars 2013, indépendamment de la disponibilité des méthodes alternatives aux expérimentations sur les animaux. »

Et là vous vous dites « c'est cool, il n'y a plus de tests sur les animaux dans l'UE ! »... Grosse erreur mes chers. Parce que si vous descendez un peu sur la même page Internet... vous constaterez qu'il n'en est rien. En effet, juste en dessous il y a un paragraphe intitulé « Révision de l'échéance de 2013 pour la mise en œuvre de l'interdiction de commercialisation » dans lequel on nous explique que « S'appuyant sur ce rapport, la Commission rapporte au Parlement Européen et au Conseil en septembre 2011 que les méthodes alternatives pour les effets concernés ne sont pas encore disponibles pour 2013 »...En gros, si j'ai bien tout suivi, ça signifie qu'ils estiment que les tests cosmétiques alternatifs aux tests sur les animaux ne sont pas suffisants pour conclure sur la toxicité des doses répétées, la toxicité pour la reproduction et la toxicocinétique, et par conséquent, jusqu'à nouvel ordre, ces tests sont autorisés sur les animaux...Bien sûr on nous précise que l'UE encourage les recherches pour palier à cette lacune, en attendant, allez dire ça aux animaux qui continuent à subir ces tests !

Au passage, je vais juste préciser la nature de ces tests... si mes études peuvent être utiles à quelque chose dans ce post, autant qu'elles servent :

  • évaluer la toxicité des doses répétées, c'est chercher à savoir si un produit, éventuellement inoffensif pour une prise ponctuelle, devient dangereux lorsqu'on y est exposé à répétition (question de première importance pour des cosmétiques, et qui fait débat concernant les parabens...)

  • évaluer la toxicité pour la reproduction, c'est chercher savoir si le produit peut présenter des risques pour notre descendance, c'est à dire : est ce qu'il peut rendre stérile, ou est-ce qu'il peut être tératogène ou entraîner des maladies chez la descendance, que ce soit lorsqu'il est pris chez la femme enceinte ou chez l'homme ou la femme avant la reproduction (dans le milieu pharmaceutique, il y a eut ainsi le scandale du Thalidomide pris chez des femmes enceintes, entraînant des bébés atteint de phocomélie, c'est à dire avec de multiples malformations... mais le Thalidomide est toujours utilisé de nos jours pour traiter certaines maladies sur lesquelles il est efficace, simplement il a été interdit chez la femme enceinte).

  • La toxicocinétique, enfin : lorsque l'on étale une crème sur sa peau, par exemple (et à fortiori lorsque l'on avale une gélule ou un comprimé), notre organisme peut ou non en absorber une plus ou moins grande partie, car l'épiderme offre une barrière imperméable à certaines substances, mais perméable à d'autres, par exemple selon leur nature hydrophile (ie. Solubles dans des milieux aqueux) ou hydrophobes (solubles dans des milieux « gras » ou riches en lipides, ils sont dits lipophiles). Une fois que certaines substances ont pénétré dans notre organisme, selon l'endroit et la manière dont elles pénètrent, notre corps va les transformer, et certaines molécules inoffensives peuvent devenir dangereuses... par exemple, et on sort encore du domaine cosmétique, lorsque l'on avale de l'alcool, le foie le métabolise en acétaldéhyde, un « cousin » du formaldéhyde, qui est très nocif pour l'organisme... puis l'acétaldéhyde est transformé en eau et CO2, mais avant ça il peut avoir causer quelques effets, par exemples en bloquant la libération des neurotransmetteurs dans le cerveau...

 

Ce sont donc des tests très importants pour la santé des consommateurs, et c'est vrai qu'on ne peut pas faire n'importe quoi en la matière... Mais il ne faut pas oublier non plus qu'on parle ici des cosmétiques, c'est à dire de produits qui ne sont en rien vitaux pour notre santé, et si je comprends bien que dans le cadre pharmaceutique on ne puisse pas se passer de ces tests, il existe des solutions pour s'en passer dans le cadre de la cosmétique en attendant d'avoir des alternatives non cruelles pour les animaux, comme tout simplement utiliser des ingrédients et combinaisons d'ingrédients dont on sait déjà qu'ils sont inoffensifs... J'en parlerai dans le prochain post, à propos des labels de type Cruelty-Free et de leur discours.

     Il faut aussi savoir qu'en parallèle à ce discours contre les tests sur les animaux, l'U.E est quelque peu schizophrénique, puisqu'elle a également lancé REACH, entré en vigueur le premier Juin 2007... REACH étant pour « Registration Evaluation and Autorisation of CHemicals »... Des informations très claires sont disponibles sur le site Internet de la marque Lush, qui commence à être relativement connue chez les blogueuses beauté « normales » (je veux dire présentant des cosmétiques de toutes sortes... je considère que c'est une bonne chose que cette marque se répande chez l'utilisateur lambda parce que cela sensibilise tout le monde à la cause animale, je sais que ça a joué un rôle en ce qui me concerne).

Ainsi, Lush nous dit « Avec REACH, les industries fabriquant ou important des substances chimiques en Europe ont la responsabilité d’évaluer et de gérer les risques liés à leurs produits et d’en informer les utilisateurs. Que ce soit un ingrédient employé depuis des générations, ou un ingrédient qui vient d’être créé. » On nous explique plus bas sur la même page que cela signifie qu'en l'absence d'informations enregistrées sur un ingrédient d'un cosmétique, on exigera que le fabriquant effectue des tests pour montrer son innocuité, et ce même si cet ingrédient est utilisé depuis des années, des dizaines d'années ou des centaines d'années sans problème, et même si c'est un ingrédient naturel... On nous stipule clairement que les tests sur les animaux ne doivent être utilisés qu'en dernier recours, si d'autres alternatives n'ont pas été concluantes... Quant à moi j'estime toujours que dans le cadre de la cosmétique, aucun animal ne devrait souffrir, donc soit on peut conclure sur l’innocuité du produit par des tests n'incluant pas des animaux, soit on interdit le produit tout simplement. Ou alors, dans le cas des ingrédients utilisés par des populations depuis des siècles dans des médecines ou procédés traditionnels (je pense à certains composés naturels que les marques aiment à mettre en gros sur leurs tubes et dans leur pubs...), faire une étude sur les populations qui les utilisent quotidiennement (c'est ce qu'on appelle en statistique un étude cas-témoins, on n'expose ici pas volontairement des gens, puisque traditionnellement ces gens utilisent déjà le produit, indépendamment du fait que l'on fasse ou non une étude... ça ne cause donc pas de problème éthique).

 

C'est tout pour aujourd'hui, mais si vous en voulez plus, je vous conseille vivement de lire cette page, qui aborde le sujet des tests sur les animaux du point de vue de la loi, du commerce et de la France, et qui est très bien construite et assez claire :http://www.terresacree.org/tests.htm

Vous pouvez aussi lire un vieil article du point sur le sujet, mais je ne trouve pas qu'il apport grand chose... et à la fin on a l'impression que les gens se félicitent de promesses...

 

Dans le prochain post, je parlerai des positions des labels sur les tests sur les animaux (dans un autre post, je parlerai des labels cosmétiques et de leurs degrés de qualité, mais ce ne sera pas le sujet dans le prochain post).

Enfin, à ceux qui pensent que les animaux ne sont que des coquilles vides sans sentiments, je dirai qu'ils n'ont qu'à se documenter plus avant sur le sujet avant d'émettre des hypothèses sans fondement et d'un autre âge (quoi que dans l'antiquité, certains philosophes avaient de bons pressentiments sur la cause animale), parce que ces dernières dizaines d'années, toutes les recherches tendant à nous montrer le contraire... les animaux n'ont peut être pas notre « intelligence », mais beaucoup d'entre eux ont des sentiments, font des rêves ou des cauchemars, aiment et détestent des personnes ou d'autres animaux, ont des préférences culinaires... De plus, du point de vue de notre « supériorité », sachez que notre patrimoine génétique, c'est à dire la seule source de cette « supériorité » ne diffère que de 9% de celui du chimpanzé... et les gènes impliqués dans notre supériorité sont ceux de la longueur de nos étapes de développement, nous sommes, nous humains à l'âge adulte, pour vulgariser, des « bébés » chimpanzé. Et ça, on l'apprend en terminale S, pas besoin d'avoir bac plus dix pour le savoir !

http://misspa.cowblog.fr/images/testssurlesanimaux2.jpg

N'allez pas me dire que cette photo ne vous dégoûte pas, ne vous inspire pas de la pitié pour ce pauvre animal... ressentiriez vous cela pour une table, une chaise? Si oui, vous êtes débile, si non, alors on appelle ça de l'empathie, et ça signifie que l'on s'identifie au sujet... à bon entendeur...

Nous ne devrions pas profiter de notre intelligence pour exploiter les autres espèces, mais au contraire pour veiller sur elle. Je pense qu'on peut ne pas devenir végétarien, et pour autant faire attention à ne pas être cruel envers les animaux... Mais je reparlerai sans doute de mon avis sur le végétarisme une autre fois, ce n'est ici pas exactement le sujet, et ce post est déjà bien assez long.

Sources photos:
http://stephanyekousineau.blogspot.fr/2010/06/tests-sur-les-animaux-no-more.html
http://www.alliance-essenienne-de-sauvegarde-des-animaux.org/pages/petitions-1/non-a-reach-non-aux-tests-sur-les-animaux.html.

Bonne journée!

 

Par alyane le Lundi 13 janvier 2014 à 12:35
Les deux photos avec les lapins sont dures à regarder.
J'apprécie trop les animaux.
Par Kadiak le Lundi 13 janvier 2014 à 22:57
C'est bien de vouloir sensibiliser. Question, concernant Lush par exemple, à part le petit texte qu'ils ont fait, qui te prouve qu'il y a bien un suivit de tout ça chez eux ? Un simple écrit sur un site n'est pas gage de sécurité. Regarde Nestlé et Rainforest Alliance, ils te font des pubs avec du commerce qui permet aux enfants d'aller à l'école en Afrique au lieu de bosser dans les champs. Puis sur place, tu constates qu'il n'y a aucun suivi, les projets sont tous abandonnés, mais la pub continue de circuler, tu achètes en pensant bien faire mais non. Donc je le redis, un logo et un texte c'est joli, mais quid ?
Par MissPa le Mardi 14 janvier 2014 à 11:37
La différence c'est le label qui est indépendant de la marque (contrairement à certaines marques qui s'auto-accordent des labels qu'elles inventent)... et là tu vas me dire "oui mais c'est bien jolis, on peut mettre un label sur n'importe quoi blablabla..." et je te répondrais que effectivement, dans ce cas on peut aussi bien arrêter d'acheter quoi que ce soit et rester coucher. Mais quitte à acheter quelque chose, mieux vaut acheter quelque chose avec un label (un vrai, pas comme Nestlé justement) en voulant bien faire et normalement, le label est respecté, qu'acheter n'importe quoi en sachant qu'à 100% ce que tu achètes encourage les tests sur les animaux.
Mais si tu veux plus de précisions, je t'invite à lire mon prochain post, qu justement parlera des labels indépendants sur les tests sur les animaux et de ce qu'ils signifient.
Quant à Lush, je ne suis pas stupide, je sais bien qu'une simple page Internet ne garantit rien, mais je suis cette marque depuis plusieurs années et ils mènent de vraies actions, non seulement contre les tests sur les animaux mais aussi pour le commerce équitable.
Après ça reste du commerce, et bien sûr ils ont un produit à vendre, mais tant qu'à acheter quelque chose, autant essayer de faire ça bien.
Après, il y a aussi des marques qui s'achètent une image, comme L'Oréal (connu pour tester sur les animaux) qui a acheté The Body Shop... et là effectivement, certaines personnes vont acheter en se disant qu'elles font bien, mais en fait ça va aller dans la poche de L'Oréal.
Bref, j'essaierai de répondre plus en détail dans la prochaine partie.
Mais je te remercie de ta question, c'est vrai que de nos jours il faut y regarder à deux fois avant de se fier à l'image d'une marque...
Par Giftine le Mercredi 29 janvier 2014 à 1:47
J'ai envie de vomir. ça donne envie de faire attention ton article, vraiment.
 

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